Elora est la marque pionnière dans la vente à domicile de prêt-à-porter féminin. Une partie de la collection et des tissus est fabriquée en Europe, la marque opte pour un positionnement de qualité. Ses vêtements chics et modernes sont en constante évolution et la marque tend à produire mieux, d’une manière durable et à devenir éco-responsable à 100%.
Yves Duplatre, président-directeur général de Elora, nous a fait l’honneur d’échanger quelques mots afin d’en savoir plus sur cette transition éco-responsable.
Pourquoi avoir choisi de se tourner vers une collection éco-responsable?
Il y a quelques années, quelques-uns de nos fournisseurs proposaient déjà des tissus à base de coton biologique ou d’autres matières vegan, est alors venue l’interrogation de comment développer nos collections dans cette direction et si cela pouvait plaire à notre clientèle. C’était encore assez flou. Nous sommes donc partis vers un maintien du prix final tout en proposant des matières éco-responsables et les clients ont répondu favorablement. Nous avons en quelque sorte créer ce besoin car c’est à l’entreprise aujourd’hui d’éduquer le client sur sa consommation et sur les gestes éco à adopter, au niveau de l’entretien des vêtements par exemple. Il y avait une véritable attente et aujourd’hui cela se traduit par près de 75% de notre collection qui est éco-responsable.
En interne, l’entreprise se modifie également notamment par l’aménagement d’un espace de travail plus écologique avec une limitation des imprimantes, la mise en place de bornes pour les véhicules électriques, la modification des packagings en carton éco-responsable réglementés, etc.
Un réel objectif a été défini depuis environ 5 ans pour commencer cette transition écologique et nous sommes fiers d’être arrivés à ce résultat parce que ce n’est pas facile.
Comment cela a été possible?
Nous avons principalement changé les matières textiles de nos collections en remplaçant notamment le coton par du coton bio, le polyester par du polyester recyclé. Les matières naturelles quant à elles sont plus dures à travailler, mais les stylistes y avaient déjà réfléchi, ce sont des matières parfaites pour nos basiques et intemporels. Depuis 2020, les choses ont beaucoup bougé: nous sommes exigeants et les fournisseurs, en Espagne et en Italie, ont élargi leur gamme afin de proposer des matières éco-responsables, il y a plus de choix.
Quelle est la démarche que vous avez entrepris?
Nous avons commencé doucement mais sûrement avec une première échéance à 25%. Puis, alors que nous avions prévu d’avancer par paliers, 25% – 50% – 75% et enfin 100%, nous avons pu atteindre aujourd’hui directement les 75% grâce à l’effort des fournisseurs.
Avez-vous eu des freins?
Il n’y a pas eu de freins mais il y a environ trois ans il y avait des appréhensions au sein des équipes Elora. Elles ont trouvé que ça allait être compliqué mais, au final, elles ont réussi! Il y avait des peurs concernant la qualité des produits et la difficulté à trouver des fournisseurs. Après une petite pression et des encouragements, l’objectif a été atteint avec brio.
Ensuite, concernant les freins venant des clients, il s’agirait plus du fait que le passage au vert ne réponde pas forcément à une réelle demande de leur part. Dans un premier temps, ils cherchent des produits qui leur plaisent, ensuite ils s’intéressent au fait que ça soit éco-responsable ou non. Alors que certains procéderont différemment et veulent à tout prix de l’éco-responsable.
Les leviers de réussite ?
En premier lieu, l’accompagnement de la marque avec le marketing. Le marketing accompagne le changement, il faut savoir communiquer afin de se rendre compte de la différence entre ceux qui en parlent et ceux qui en parlent et qui agissent.
Notre concept de vente à domicile a été un véritable levier de réussite, cela permet une relation privilégiée avec les conseillères qui proposent alors des produits de grande qualité, donc loin de la fast fashion. Les clientes qui participent aux réunions sont à la recherche de la durabilité et de la qualité avec un niveau d’exigence élevé. Les nouveaux produits éco-responsables proposés sont cohérents avec ces attentes et la large gamme de taille propose une satisfaction globale. Nous faisons beaucoup de tests au niveau de la qualité afin de proposer des produits durables, qui ne boulochent pas par exemple. C’est dans la continuité de notre stratégie.
Avez-vous des conseils à donner?
Devenir une marque éco-responsable est un processus de qualité, ce n’est pas juste changer les matières. Se lancer dans l’éco-responsabilité c’est être cohérent avec la durabilité des produits, certaines matières sont plus fragiles que d’autres il faut donc prêter une grande importance au modélisme.
S’habiller écolo n’est plus réservé à l’élite, il faut diversifier ses gammes pour ne pas rester dans le basique, mais se tourner aussi vers l’originalité, la finalité et la qualité.
Quelles sont vos prochaines étapes sur les cinq prochaines années ?
Nous avons pour objectif de passer en 100% éco d’ici fin 2021, début 2022. Dans un premier temps, nous avons banni le plastique de nos packagings, mais nous souhaitons aller plus loin dans les solutions de mises en place. Nous souhaitons continuer à aller vers une cohérence éco globale. Cela passe notamment par la réduction de l’empreinte carbone des bureaux, la mise en place de véhicules électriques de service et se diriger vers du zéro déchet, entre autres. Nous souhaitons continuer notre développement en faisant connaître la marque dans d’autres pays d’Europe dans les prochaines années.
Concernant notre collaboration avec Good Planet (1), nous n’avons pas pu voir le résultat des projets auxquels nous avons participé comme celui au Pérou (2) suite à la situation avec la crise sanitaire. Nous avons hâte de pouvoir nous y rendre dès que cela sera possible pour y découvrir les résultats sur place.
(1) La Fondation Good Planet lutte contre le réchauffement climatique.
(2) Participe au programme « Action carbone Solidaire » avec Good Planet dans le but d’améliorer son empreinte carbone. Le projet a commencé, il y a 4 ans au Pérou. C’est un projet de reforestation et d’amélioration des conditions de vie des habitants. Elora Participe également au projet « Femmes et coquillages au Sénégal ».
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