Focus sur les labels Coton & Textile Fairtrade/Max Havelaar

Coton Max Havelaar

Tout le monde a déjà vu le logo Fairtrade/Max Havelaar lors de ses courses au supermarché, mais saviez-vous que le label était également présent dans le textile? On vous dit tout sur ce label !

Max Havelaar
Coopérative et village de Santan Koutou

1) Présentation générale Fairtrade/Max Havelaar France

Créée en 1992, l’ONG Max Havelaar France est membre fondatrice du mouvement international Fairtrade/Max Havelaar. Celui-ci a pour but de développer le commerce équitable et de faire respecter les droits humains et de l’environnement. L’objectif est de créer des débouchés pour les agriculteurs et les travailleurs des pays en développement, en leur assurant des conditions de travail équitables et en promouvant des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.

Fairtrade International est une organisation indépendante à but non lucratif propriétaire du label Fairtrade. Fairtrade International est responsable de la rédaction du cahier des charges du label et de sa gestion. Flocert, organisme d’audit social certificateur pour Fairtrade, contrôle l’application des règles. 

Aujourd’hui, le mouvement Fairtrade représente 26 organisations nationales (Max Havelaar France est l’une d’entre elles), 1880 organisations de producteurs et 2 millions d’agriculteurs et de travailleurs dans le monde. 

Max Havelaar France mobilise les entreprises, les consommateurs et les pouvoirs publics afin de transformer les pratiques et de soutenir les producteurs et travailleurs défavorisés. Ainsi, elle sensibilise l’opinion publique et milite en faveur d’une économie mondiale éthique et responsable.

Le commerce équitable

Le commerce équitable est un modèle “alternatif” économique qui agit en lien avec le développement durable sur l’économie, le social et l’environnement. Cette pratique permet de garantir des conditions commerciales plus justes pour les producteurs des pays d’Afrique, Asie et Amérique latine. 

Ce label va donc permettre de combattre la pauvreté en donnant la possibilité aux travailleurs de pouvoir vivre de leur travail. 

Tout d’abord, pour réussir cette mission, l’ONG a instauré un prix minimum garanti versé aux producteurs et aux productrices pour leur apporter une stabilité et une sécurité lorsque les prix du marché s’effondrent. Ce prix minimum est déterminé en accord avec toutes les parties prenantes du mouvement Fairtrade international.

En plus du prix minimum garanti, il y a la prime développement. Cette prime est payée par le premier acheteur à la coopérative de producteurs.  Elle est destinée à des projets collectifs, économiques, sociaux et environnementaux. L’utilisation de cette prime est choisie de manière collective. 

Le label garantit aussi une autonomie et une gestion démocratique des coopératives de producteurs et la préservation de l’environnement.

Les produits labellisés

Voici une liste de produits pouvant être labellisés : 

  • Les aliments comme le café et le thé, les fruits (exemples ; bananes, mangues, ananas, citrons verts…), le chocolat et le cacao, le sucre, les jus de fruits, les céréales (exemples : riz, quinoa…), les roses, les épices, huiles, et depuis récemment et pour la France, le blé ou le lait. Cette liste n’est pas exhaustive. 
  • Mais aussi le coton (matière agricole) et le textile (matière transformée par une usine)

2) Le Label coton 

label coton

La production mondiale textile du coton serait estimée à environ 40%, selon Natura sciences. Le coton est cultivé à peu près partout à travers le monde.

Il existe deux modes de production

  • La culture intensive, mise en œuvre par exemple aux États-Unis, au Brésil ou en Australie est axée sur la monoculture. Ce mode de production nécessite de l’irrigation, de plus, la récolte est mécanisée 
  • La culture traditionnelle, qu’on retrouve en Afrique et en Inde, privilégie la polyculture. Le coton est cultivé en rotation avec des cultures alimentaires. Pluviale, elle n’a pas besoin d’irrigation. La récolte se fait manuellement et a moins recours aux traitements insecticides que la culture intensive. Cette culture ne sollicite pas systématiquement des OGM. 

C’est cette culture traditionnelle que Fairtrade certifie. L’Afrique et l’Asie sont les deux continents où les conditions de travail sont les plus difficiles, de même que les enjeux humains et environnementaux sont les plus importants.

Les enjeux

Premier enjeu : Les revenus

  • Les revenus sont trop bas et ne permettent pas de couvrir les coûts de production. 
  • Les prix fluctuent en fonction du marché, apportant beaucoup d’instabilité de rémunération. 
  • La concurrence mondiale avantage des pays industrialisés et mécanisés, aux immenses surfaces irriguées, mécanisées et bénéficiant de subventions d’État au détriment de pays aux petites parcelles, de producteurs vulnérables, récoltant à la main et dépendant des aléas climatiques 

Deuxième enjeu : L’environnement

  • Le coton nécessite l’utilisation d’une grande quantité d’eau pour l’irrigation et les produits chimiques. 
  • L’utilisation d’OGM (génétiquement modifiés) permet de rendre les plantes plus résistantes et promet un meilleur rendement. Approximativement 80% du coton est OGM au niveau mondial. 
  • Une baisse de fertilité des sols, mais aussi des problèmes d’érosion suite aux techniques agricoles et à l’utilisation des pesticides. 
  • Le dérèglement climatique qui affecte les récoltes

Troisième enjeu : Les conditions de travail

  • Le travail des enfants dans les champs comme dans les usines

Les conditions de travail sont éprouvantes, et la liberté syndicale n’est pas reconnue.

Le label Fairtrade/Max Havelaar apporte une réponse aux problématiques économiques, sociales et environnementales que peuvent rencontrer les producteurs de coton.

La réponse de Fairtrade/Max Havelaar aux enjeux économiques

Au niveau économique, comme nous l’avons expliqué précédemment, Fairtrade International a mis en place un prix minimum et une prime de développement.

La réponse de Fairtrade/Max Havelaar aux enjeux sociaux

Pour la partie sociale, le label offre aux travailleurs une liberté d’association en encourageant de petits producteurs à se regrouper dans des coopératives. C’est la raison pour laquelle la Chine ne fait pas partie des zones géographiques de Max Havelaar. Le label encourage aussi le respect des droits et une protection avec l’interdiction du travail forcé et du travail des enfants.

La réponse de Fairtrade/Max Havelaar aux enjeux environnementaux

Enfin, sur le plan environnemental, les OGM tout comme certains produits phytosanitaires dangereux sont interdits.

Fairtrace

Le label coton Fairtrade garantit une traçabilité physique du coton sur toute la chaîne de production, du champ à la confection. Le cahier des charges exige d’utiliser au minimum 50% de coton (100% Fairtrade) dans le produit final et 30% pour les vêtements professionnels.

Le coton équitable Fairtrade/Max Havelaar est traçable physiquement de la graine au produit fini grâce à Fairtrace. Une plateforme collaborative de reporting et d’assurance de FLOCERT (organisme certificateur). Celle-ci est disponible pour tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement certifiés Fairtrade. Elle capture les données de transaction Fairtrade (volumes, prix minimum et prime) et permet aux utilisateurs de collaborer dans le reporting et la vérification des informations via des poignées de main virtuelles.

La filière coton chez Max Havelaar représente : 

  • 40 033 producteurs dont 19% de femmes 
  • 8 pays producteurs (Inde, Burkina Faso, Égypte, Kirghizistan, Pakistan, Sénégal, Tadjikistan et Ouganda) 
  • 20 organisations de producteurs dans 8 pays 
  • 55 318 tonnes de coton produit dont 57% en Bio 
  • 1,55 M€ de prime de développement en 2021 pour des projets (31% reste du monde et 69% Inde)

Armor Lux est la première marque en France à avoir intégré un coton certifié Fairtrade dans ses produits textiles. 

La coopérative Vasudha Organic

Prenons le cas du projet financé par la prime de développement : la coopérative Vasudha Organic (Inde – région de Madhya Pradesh)

Cette coopérative compte 1500 agriculteurs de coton biologique en Inde. 

C’est ainsi que la prime de développement a permis de mettre en place un centre de développement des compétences pour les femmes, des éclairages publics solaires et des toilettes pour les femmes, de construire une école et un entrepôt, mais aussi l’accès à l’eau potable et un système d’irrigation goutte à goutte pour les champs. 

3) Le Label textile

label textile

À la suite du drame du Rana Plaza au Bangladesh en 2013, provoquant plus d’un millier de morts, Fairtrade International a souhaité, avec un nouveau standard, renforcer les droits et la sécurité des ouvriers et des ouvrières de l’industrie textile, pour garantir des normes élevées en termes de conditions de travail et de durabilité environnementale. 

Créé en 2016, le standard textile offre aux entreprises la possibilité d’apporter des changements positifs à l’industrie. Il vise à améliorer les conditions de travail et à renforcer les droits des travailleurs du secteur textile de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement (et non uniquement des producteurs de coton).

Ce nouveau standard porte sur les conditions de travail, le salaire vital, la sécurité et les droits des travailleurs. Il concerne le coton, mais également d’autres fibres textiles durables. Il s’agit du premier standard exigeant un salaire vital pour les travailleurs avec un délai contraignant (6 ans). Et qui impose aux marques d’être contractuellement responsables des pratiques d’achat à long terme, pratiques essentielles pour la mise en œuvre des augmentations de salaire.

Le Programme Textile, un programme de formation personnalisé, accompagne les usines vers la certification du standard textile. Il permet à chaque acteur de la chaine d’approvisionnement d’améliorer ses pratiques en termes de sécurité, santé, salaire et productivité.

L’usine Purecotz

Purecotz est la première usine à avoir été certifiée selon le standard textile. Elle utilise également du coton Fairtrade.

En choisissant des produits certifiés Fairtrade, les consommateurs contribuent activement à soutenir des pratiques commerciales équitables et durables tout en améliorant les conditions de vie des travailleurs dans les chaînes d’approvisionnement du coton et du textile.


Comment rejoindre le mouvement Fairtrade/Max Havelaar et adopter le label coton ou textile? 

Prendre contact avec Max Havelaar France, qui évaluera la nécessité d’une certification (au niveau de la transformation) et d’un contrat de licence (au niveau de la marque) : partenariat@maxhavelaarfrance.org

Le coût de l’adhésion? 

Il convient de distinguer les coûts de certification payés par les usines à Flocert (coût des audits) et les droits de licence payés à Max Havelaar France pour l’utilisation du label. Contacter Max Havelaar France partenariats pour plus de détails.

Sources : 


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