Réformer l’industrie du jean

jeans

Le jean, une pièce industrialisée depuis le 19e siècle.  

L’apparition du jean dans nos vies est ancienne et ses débuts sont principalement marqué par  son industrialisation aux USA via les marques emblématiques comme Lévis et Lee Cooper. En 1860, Levi  Strauss importe le tissu denim des USA en France pour créer cette toile bleue et colorée par de l’indigo.  Initialement porté par les mineurs et les ouvriers, le jean est décliné sous plusieurs coupes et pièces  de modes diverses. Cette pièce se démocratise dans les années 20 et devient un indispensable dans notre garde robe.  

Le jean, une preuve de la mondialisation de l’industrie textile.

La création d’un jean naît d’un long processus d’acheminement entre les pays du monde en  passant par l’Amérique du Sud et l’Afrique pour la récolte du coton. Puis au Japon et en Occident pour  la réalisation du fil, et enfin au Moyen Orient pour la teinture. En effet, avant d’arriver dans nos  armoires, le jean a déjà parcouru une fois et demi le tour de la planète.  

L’impact écologique du jean.

À raison de 60 jeans vendus chaque seconde dans le monde, l’empreinte carbone laissée par la  star du denim n’est pas sans conséquence. Aussi, dans cette perspective de production  intensive, une quantité importante de pesticides et produits chimiques sont déployés afin de  fortifier les pousses de coton. Enfin, il revêt également la 3e position de l’activité  agricole la plus consommatrice d’eau après le riz et le soja, avec en moyenne 10 000 litres d’eau nécessaire pour 1 jean créé, dans des pays où les sources sont rares et précieuses.  

Ces différents aspects noircissent le portrait du jean pourtant perçu comme une pièce de mode incontournable, il est donc nécessaire d’agir.  

Au tournant actuel de l’industrie de la mode vers un système circulaire et durable, de multiples  alternatives s’offrent aux producteurs de jeans afin de responsabiliser leurs actions.  

Relocaliser sa production.

Dao Davy et Fair Blue Jeans ont fait le choix de produire 100% local. 

Pour Davy Dao, il s’agit d’une  production française, suite à un déclic face aux catastrophes environnementales. Leurs pièces sont faites sur mesure et conçues à l’aide de machines anciennes provenant d’anciens tailleurs. Leur savoir-faire historique leur permet de se démarquer, en plus d’avoir conçu le premier  jean « à pousser » en France : le Denim Lin. 

Fair Blue jeans est une marque italienne, qui a choisi la production locale. Elle crée son fil de coton bio organique, et a fait le choix de réduire les produits chimiques et 70% de son  utilisation d’eau. Labellisés GOTS et vegan, la marque se démarque également par sa qualité.  Gaulois Jeans, production exclusivement française, est encore un exemple de réussite d’un  marché local (et français). En se responsabilisant, ces industries du jean se distinguent par leur  singularité et leur authenticité, remettant au goût du jour les valeurs du jean ancestral.  

Un engagement au cœur de la marque.

D’autres marques ont dans leur ADN même cette volonté de durabilité. 1083, est non seulement  le nom donné à la marque créée par Thomas en 2013, mais également le nombre maximum de  kilomètres sur lesquels s’étend la fabrication de leurs jeans. Auteur du jean infini, un jean en  polyester recyclé issu de déchets des océans et de bouteilles plastiques. Il a également mis en  place un système de consigne pour ces articles qui permet aux consommateurs de récupérer  20€ contre leur jean usé.

Une autre marque a fait le choix d’intégrer à son ADN cet engagement responsable. Il s’agit de la marque Le pantalon, qui propose des gammes  permanentes de jean, et s’investît plutôt sur l’anticipation de la demande, ainsi que la bonne  gestion des stocks. Afin de ne pas imposer au consommateur une contrainte de temps qui incite  à l’achat, ils ne participent ni aux soldes, ni au Black Friday. Leurs prix qui sont en corrélation  avec les coûts réels et non le marché, valorisent une consommation responsable et réfléchie.  Aussi, ils n’ont pas de revendeur, ce qui leur permet de maîtriser les coûts, et interagissent avec  un minimum d’intermédiaires, afin de garder une main mise sur la provenance des matières  premières, et du respect de l’environnement et des pratiques sociales.

D’autres marques suivent également cette lancée de responsabilisation comme Kings of Indigo, ou encore Patine Paris. Ainsi, les idées sont nombreuses pour donner à sa marque un nouveau tournant qui s’inscrit dans  une démarche éco-responsable. 

La location de jean.

La location de prêt à porter est très en vogue dans le domaine de la mode, et si c’est  principalement sur le domaine du luxe qu’elle existe, Mud Jeans a aussi fait le choix de cette  pratique pour son business. Son objectif est que ses jeans « ne deviennent jamais des déchets ».  Pour 9,95€ par mois, le jean est loué, échangeable, et au bout d’un an, il peut appartenir au client.  Les jeans usés sont quant à eux, recyclés, broyés puis mélangés avec du coton organique pour  en créer de nouveaux. Ce système est un exemple d’économie circulaire, et de  responsabilisation du consommateur, redoublant d’ingéniosité puisqu’il surfe sur la vague d’une  consommation rapide et changeante, en phase avec les mentalités actuelles.  

Le jean et le luxe.

L’industrie du luxe, elle aussi, se doit d’agir pour l’environnement. Le site internet Re/done,  propose des partenariats avec des marques comme l’incontournable Levi’s, ou encore Hanes, en  éditions limitées. Cette action est appelée le surcyclage : cela consiste à utiliser des matières  premières aimées et prolonger leur durée de vie en écoulant les stocks qui stagnent. Autrement  dit, la marque s’occupe de détourner ces stocks de la décharge en les transformant en produit de  luxe. Un autre exemple est celui de la marque Ronald Van Der Kemp. Ces pièces reconnues  comme de l’ultra-luxe, sont entièrement basées sur l’upcycling de pièces de jeans, transformées  en collections grandioses et iconiques.  

Ce sont autant d’aspects et de pratiques qui sont rendues possibles afin de trouver des alternatives à l’impact environnemental pour la fabrication des jeans, depuis des années. De nombreuses voies s’offrent aux créateurs de denim pour se démarquer et agir conjointement. 

Ecrit par Agathe Blondiaux


Inscrivez-vous à notre newsletter pour plus d’articles !

Si vous souhaitez plus d’informations contactez nous Ici ou par mail à contact@greenybirddress.com